C'est l'histoire d'une institutrice de dernière année de maternelle, au
milieu de janvier, le mois le plus dur pour tout le monde...
Un des gamins lui demande de l'aide pour mettre ses bottes pour aller en
récréation et, en effet, elles sont vraiment difficiles à enfiler.
Après avoir poussé, tiré, repoussé et retiré dans tous les sens, les
bottes sont enfin chaussées et le gamin dit : "Elles sont à l'envers,
maîtresse".
La maîtresse attrape un coup de chaud quand elle s'aperçoit qu'en effet
il y a eu inversion des pieds...
Bref, nouvelle galère pour les enlever et rebelote pour les remettre mais
elle réussit à garder son calme jusqu'à ce que les bottes soient
rechaussées, aux bons pieds.
Et là le gamin lui dit avec toute la candeur qui caractérise les enfants
: "C'est pas mes bottes".
A ce moment, elle fait un gros effort pour ne pas lui mettre une baffe,
fait un tour sur elle-même en se mordant les lèvres, se calme et lui
demande pourquoi il ne l'a pas dit avant...
Comme le gamin voit bien qu'il a contrarié sa maîtresse, il ne répond
pas.
Elle dit alors :
"Bon, allez, on les enlève" et elle se met à nouveau au boulot.
Le deuxième pied est presque sorti quand le gamin poursuit :
"C'est pas mes bottes, c'est celle de mon frère, mais maman a dit que je
dois les mettre".
Là, elle a envie de pleurer mais, une nouvelle fois, elle se calme et
entreprend de lui re- remettre ses bottes.
L'opération est enfin réussie et la maîtresse se sent fière d'avoir
réussi.
Pour aller jusqu'au bout, elle le met debout, lui fait enfiler son
manteau, lui met son cache-nez et lui demande :
"Où sont tes gants?".
Et le gamin de répondre le plus simplement du monde :
"Je les ai mis dans mes bottes"